PEA vs Assurance-Vie : comment choisir la meilleure enveloppe fiscale pour votre épargne ?

Quand on cherche à placer son argent intelligemment, deux enveloppes fiscales se démarquent en France : le Plan d’Épargne en Actions (PEA) et l’Assurance-Vie (AV). Chacune a ses forces et ses limites : fiscalité, souplesse, choix d’investissements, transmission de patrimoine…

Ce guide complet vous propose de :

  • Comprendre l’intérêt (ou non) d’investir via un cadre fiscal comme le PEA ou l’Assurance-Vie.
  • Comparer en détail les deux enveloppes (supports disponibles, plafonds, fiscalité, succession…).
  • Distinguer leurs avantages et inconvénients.
  • Vous aider à faire un choix adapté à vos objectifs patrimoniaux.

1. Avez-vous vraiment besoin d’une enveloppe fiscale ?

Avant de vous lancer tête baissée dans un PEA ou une AV, interrogez votre situation fiscale et patrimoniale. Ces produits offrent surtout un avantage si vous êtes… imposable.

Par exemple :

  • Pas imposable sur le revenu ? Les gains en capital ne sont déjà que très peu (voire pas du tout) taxés.
  • Patrimoine modeste ? Si vous léguez moins de 100 000 € par héritier, vos ayants droit échappent déjà aux droits de succession.

👉 Ces enveloppes sont particulièrement pertinentes pour :

  • Les foyers soumis à l’impôt sur le revenu.
  • Les personnes préparant une transmission significative.
  • Les investisseurs visant une optimisation fiscale à moyen/long terme.

2. PEA ou Assurance-Vie : quels supports d’investissement ?

2.1. Le PEA : un cadre centré sur les actions européennes

Le PEA est conçu pour favoriser l’investissement en actions de sociétés européennes. Il permet d’y loger :

  • Des actions en direct d’entreprises européennes.
  • Des fonds ou ETF investis à 75 % minimum en actions européennes.

✅ Bon à savoir :

  • Certains ETF “synthétiques” permettent d’investir indirectement sur des marchés internationaux (comme le S&P 500) tout en restant éligibles au PEA.
  • Le PEA comprend aussi un compte espèces (non rémunéré) pour conserver du cash entre deux investissements.

2.2. L’Assurance-Vie : la plus grande polyvalence

Véritable “couteau suisse” de l’épargne, l’Assurance-Vie propose :

  • Le fonds en euros : capital garanti, rendement annuel, faible risque.
  • Les unités de compte (UC) : fonds actions, obligations, immobilier (SCPI), ETF, etc. avec un rendement potentiellement plus élevé, mais sans garantie du capital.

✅ Ce qu’il faut vérifier avant d’ouvrir une AV :

  • Les frais (entrée, gestion, arbitrage).
  • La qualité du fonds euros.
  • La diversité des UC disponibles.

3. Plafonds de versement : à connaître pour éviter les surprises

  • PEA : plafond de 150 000 € de versements (hors plus-values). Impossible de verser au-delà.
  • Assurance-Vie : pas de plafond officiel, mais la fiscalité devient moins favorable au-delà de 150 000 € par souscripteur (versements post-27/09/2017). L’abattement annuel (4 600 € ou 9 200 € pour un couple) continue cependant de s’appliquer.

4. Fiscalité en cas de vie : à partir de quand vos gains sont-ils optimisés ?

4.1. Le PEA : exonération totale après 5 ans

  • Avant 5 ans : gains imposés à l’impôt (ou au PFU) + 17,2 % de prélèvements sociaux.
  • Après 5 ans : plus d’impôt sur le revenu, seulement les prélèvements sociaux à régler lors d’un retrait.

👉 Depuis la réforme, il est possible de retirer et reverser après 5 ans sans clôturer le PEA.

4.2. L’Assurance-Vie : avantage fiscal après 8 ans

  • Avant 8 ans : gains imposés au PFU (30 %) ou à l’IR selon ce qui est le plus favorable.
  • Après 8 ans : abattement annuel de 4 600 € (ou 9 200 € en couple) sur les gains retirés.

👉 Dans les deux cas, les prélèvements sociaux (17,2 %) s’appliquent toujours.


5. En cas de décès : gros avantage pour l’Assurance-Vie

5.1. Assurance-Vie : transmission avantageuse

  • Si les versements sont faits avant 70 ans : chaque bénéficiaire peut recevoir jusqu’à 152 500 € sans payer de droits.
  • Au-delà : barème spécifique, plus favorable que les droits de succession classiques.

5.2. PEA : pas d’avantage successoral

  • Le capital est réintégré dans la succession classique.
  • Aucune exonération spécifique.

👉 En matière de succession, l’Assurance-Vie est nettement plus avantageuse.


6. Flexibilité : retrait, automatisation, disponibilité

6.1. Retraits et réinvestissements

  • PEA > 5 ans : retraits possibles sans clôture.
  • AV > 8 ans : retraits partiels ou programmés possibles, sans perte d’antériorité fiscale.

Dans les deux cas, l’épargne reste disponible, même si une sortie anticipée peut entraîner une fiscalité plus lourde.

6.2. Automatisation

  • AV : arbitrages automatiques, versements programmés, sécurisation progressive.
  • PEA : gestion plus manuelle (passage d’ordres), même si certains courtiers proposent des plans automatiques.

7. Frais : avantage net au PEA

7.1. PEA : frais réduits

  • Pas (ou peu) de frais de tenue de compte.
  • Frais de transaction modérés (0,1 à 0,5 % selon les courtiers).

7.2. Assurance-Vie : frais plus nombreux

  • Frais de gestion annuels (0,5 % à 1 %).
  • Éventuels frais d’entrée et d’arbitrage.
  • En contrepartie : services, automatisation, suivi fiscal et gestion successorale inclus.

8. Quel produit selon votre profil ?

8.1. Objectif long terme

PEA
✅ Actions à long terme, fiscalité optimale dès 5 ans, frais réduits.
❗ Demande une gestion active.

AV
✅ Plus de diversité, automatisation, rachat partiel.
❗ Fiscalité moins avantageuse que le PEA, hors transmission.

8.2. Besoin de sécurité

AV
✅ Fonds en euros pour sécuriser le capital.
✅ Possibilité de doser le risque via un mix euro/UC.

PEA
❗ Exposition plus forte au risque (orienté actions).
❗ Pas de garantie du capital.

8.3. Transmission de patrimoine

AV
✅ Abattements fiscaux jusqu’à 152 500 €/bénéficiaire.
✅ Idéale pour optimiser une succession.

PEA
❌ Aucun avantage successoral.
❌ Capital intégré à la succession classique.

8.4. Gestion mensuelle

AV
✅ Automatisation, souplesse, idéal pour projets à échéance.

PEA
❗ Gestion plus artisanale, mais adaptée aux investisseurs actifs.


9. Conclusion : deux enveloppes complémentaires

PEA

  • Parfait pour investir en actions à long terme.
  • Fiscalité allégée dès 5 ans.
  • Frais limités.
  • Requiert une gestion autonome.

Assurance-Vie

  • Très flexible et diversifiée.
  • Transmission avantageuse.
  • Outils de gestion automatique.
  • Frais plus élevés mais pour un service global.

👉 Souvent, la combinaison des deux est idéale :

  • AV : pour gérer une épargne polyvalente, préparer une transmission, sécuriser un capital.
  • PEA : pour dynamiser un capital avec des actions ou ETF en bénéficiant d’une fiscalité très avantageuse.

Pour aller plus loin

  • Comparez les frais réels (entrée, gestion, arbitrage) selon les courtiers ou assureurs.
  • Analysez la performance passée et la solidité du fonds en euros.
  • Étudiez les UC disponibles : ETF, SCPI, fonds diversifiés…
  • Réfléchissez à vos besoins successoraux.
  • N’oubliez pas que la fiscalité peut évoluer.

En posant les bonnes questions et en comparant vos options, vous pourrez faire un choix éclairé – ou même tirer parti des complémentarités du PEA et de l’Assurance-Vie.

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